1870 30 novembre, naissance à Bruxelles de Henri-Philippe-Benjamin, deuxième enfant de Sicco Willem Roorda van Eysinga et de Selinda Bolomey
1872 La famille s’établit à Rolle (Vaud, Suisse)
1875 Mort de Selinda
1877 Sicco se remarie avec Jenny Louise Duvoisin, dont il aura quatre filles
1880 Henri obtient au collège de Genève un prix de chant, 7e classe, section B
1881 17 octobre. La famille s’établit à Clarens, rue du Lac («maison Mercier»), tout près de chez Elisée Reclus
1885 Henri obtient au collège de Montreux un prix de composition sur le sujet «le courage moral»
… Déménagement à Tavel-sur-Clarens
1887 26 octobre Mort de Sicco Roorda. Henri entre au Gymnase Puis à l’Université. Amitié avec Ferdinand Domela Nieuwenhuis junior
1888 La famille (Jenny Roorda Duvoisin et les sept enfants) s’établit à Lausanne
… Séjour à Paris
1890 Domicile: rue de la Grotte 10
1892 20 septembre, nommé professeur d’arithmétique et de mathématique à l’École supérieure de jeunes filles de Villamont
vers 1893 Envoi à Alphonse Allais d’une étude «très documentée» sur «le goût des larmes», que «l’illustre humoriste voulut bien publier dans Le journal»
1895 Déménagement à la rue Marterey 31
1896 Publication d’un article dans Les Temps Nouveaux, Paris, sous le pseudonyme de W. Johnson
1897 Déménagement à l’Aurore, avenue de Rumine
1898 Article dans L’Humanité nouvelle
… Mariage avec Emilie Marguerite Ragozzi
1900 Naissance de sa fille Béatrice
Habite avenue de Rumine 53, puis 51 en 1901
1901-1902 Articles dans La Revue Blanche
1902 Habite villa Bonne Espérance, avenue du Léman
1903 10 mars. Conférence à Genève, Casino Saint-Pierre: «L’école et le savoir inutile»
1904 Publication du Cours d’algèbre élémentaire (hectographié)
1904 Déménage à la Villa Mérymont, avenue du Servan
1905 1er septembre, professeur d’arithmétique et de mathématique au Collège classique cantonal et au Gymnase
1907 Séjour de convalescence dans le sud de la France
Article dans La Société Nouvelle, «Elisée Reclus propagandiste»
Déménage à l’avenue de Rumine 3
1908 Naissance de sa fille Marguerite
Membre du Comité d’initiative lausannois pour la Ligue nationale suisse pour la navigation aérienne
Membre du Comité de direction de la Ligue Internationale pour l’Éducation rationnelle de l’Enfance
1910 Déménage à l’avenue Juste-Olivier 2
Création de l’École Ferrer à Lausanne. Rédige la Déclaration de principes
1911 Séjour aux Diablerets avec la famille Ansermet
1912 6 octobre. Conférence de la Société suisse des professeurs de l’enseignement secondaire: «Quelle place les notes doivent-elles occuper dans la vie scolaire?»
Déménage au square Juste-Olivier B
1912-1923 Six manuels publiés chez Payot (arithmétique, algèbre, géométrie, calcul mental)
1914 27 janvier. Conférence à l’Institut Rousseau, Genève: «L’écolier est-il un prévenu?»
Premier article dans les Cahiers vaudois
1915 26 janvier. Mort de Jenny Louise Roorda Duvoisin
1916 Chroniques dans L’Arbalète (Lausanne)
1917 Déménage avenue Juste-Olivier 22
Chroniques dans la Tribune de Lausanne
Publie Le Pédagogue n’aime pas les enfants
Participe aux Cahiers vaudois
1920 Chroniques dans la Gazette de Lausanne et dans La Crécelle
1923-1926 Almanach Balthasar
1923 28 mars, conférence sur le rire à la Maison du Peuple de Lausanne
1923 Chroniques dans la Tribune de Genève
1924 3 janvier, première à Morges du Silence de la Bonne par la troupe de la Comédie Romande
1925 Publie Avant la grande réforme de l’an 2000 et Le rire et les rieurs
Meurt le 7 novembre
1926 Publication de Mon Suicide
Et voici un petit épisode de la vie du « long jeune » Henri Roorda van Eysinga Henri Roorda:
Un dimanche d’août 1893, Max Nettlau part avec Jacques Gross et deux étudiants arméniens de Genève pour Sion ; à Lausanne les rejoint discrètement Paraskev Stojanov, qui est expulsé de Suisse. Traduction rapide de la Lebenschronik de Nettlau, https://search.iisg.amsterdam/Record/ARCH01001, item 88, p. 109-110):
« Je vis pour la première fois la rive du lac à l’est de Lausanne, où Bakounine et Reclus avaient vécu, de Pully et Vevey jusqu’à Chillon et Villeneuve, puis les rives du Rhône de Martigny et St. Maurice à Sion où nous sommes descendus. Nous avons mangé à une table d’hôte que Gross connaissait. Nous y étions attendus par le long jeune Henri Roorda van Eysinga, fils de l’émigré hollandais et pamphlétaire indonésien dans le genre de Multatuli, un fédéraliste assez libertaire que connaissaient Reclus et Domela Nieuwenhuis. Mais le jeune Roorda avait été élevé dans le canton de Vaud ; mathématicien, professeur, il donnait alors des leçons à des Russes vivant aux Mayens de Sion. Il était descendu de là pour nous y conduire vers le soir.
Nous rencontrâmes un Sédunois que Roorda connaissait et qui nous fit visiter sa cave. J’étais pour la première fois dans une telle cave, où il fallait goûter de tonneau en tonneau. Gross et Stojanov étaient sages, les arméniens malins, et je savais ce que je faisais, mais le jeune Roorda prenait la dégustation au sérieux. Nous nous rendîmes ensuite avec le propriétaire de la cave dans un café où l’on fit tout ce qui était possible. Mais il fallut nous résoudre à louer un mulet et un guide et à y asseoir Roorda, avec l’un de nous à ses côtés pour le soutenir. Nous nous mîmes en route dans la soirée, sans pouvoir prendre de raccourci pour monter à cause de la combinaison mulet-guide, une personne de chaque côté, et notre Roorda passif comme un héros mort, tenu des deux côtés, oscillant de part et d’autre, incapable de manœuvrer. Nous étions tous fatigués et parvînmes difficilement à nous traîner là-haut. En cours de route arrivèrent [Albert] Zibelin – une surprise pour moi – et d’autres personnes, à qui nous pûmes transférer la caravane, le mulet et son chargement. Ils chargèrent Roorda, lequel réapparut le soir suivant en bon état. »
(Les Zibelin ont loué une maison aux Mayens de Sion, où les hôtes sont bienvenus mais dorment à la fortune du pot, sur ou sous des tables.)
Rorrda reste aux Mayens tandis que l’équipe passe par le Châble voir un copain, prend le dernier train pour Loèche-les-Bains, grimpe la nuit à la Gemmi puis descend à Kandersteg, continue sur Spiez où elle prend le bateau pour Interlaken et se rend à Wilderswil où la famille de Stojanov a loué un chalet – 20 heures de marche, et à nouveau on dort sur des tables. Et ça continue plusieurs jours.